| Le château de Ferreyroles
				
					
						
							| Extrait de : 
					Louis Raymond
 Le Barjaquès. Tome 1, Vallée de la 
							Cèze-Ferreyroles
 Ed. Racines et Patrimoine Occitans, 1993
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						| Nous allons nous pencher 
		sur ce monument qui se trouve être un des anciens gardiens de la Cèze. A travers l'histoire de ses Seigneurs et de son mandement, on verra que 
		ce château féodal a marqué très fortement le Barjaquès. Depuis presque 
		un millénaire, il est toujours là sur son éperon rocheux, sentinelle de 
		pierres, verrouillant la Vallée de la Cèze, dont la rivière, impétueuse 
		ou calme, suivant les saisons, coule à ses pieds de calcaire.
						 Défiant les siècles et leurs 
		turbulences, l'érosion qui, peu à peu, ronge les joints et la pierre, et 
		surtout les Hommes, leurs bêtises et leur inconscience, car finalement 
		ce sont eux qui lui ont fait et qui continuent à lui faire le plus de 
		mal, il semble nous interpeller :
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						| Vue des murs NORD et EST. On remarque la parfaite rectitude des arêtes 
		des pierres à bossage, ainsi que l'éperon |  |  
						
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										| Au premier plan reste d'un mur de défense. Au deuxième plan l'arquebusière |  | - « Que faites-vous de moi 
		maintenant, moi qui ait protégé vos ancêtres, ne me laissez pas mourir. 
		Mon histoire est aussi la vôtre. Arrêtez de me faire souffrir !»
							 Après 
		son abandon à la fin du 18° siècle, oublié par ses propriétaires 
		successifs, il devient une aubaine pour certains habitants des alentours 
		qui avaient sous la main une carrière gratuite, et surtout des pierres 
		ouvragées, dont on peut en reconnaître de nos jours dans certaines 
		constructions. Malgré l'injure du temps et des hommes, ce qui reste du 
		château originel ne manque pas de beauté architecturale. En effet, il a 
		sans doute été érigé au début du 12° siècle, à l'apogée de l'Art Roman 
		Languedocien. Ce sont sans doute, les mêmes Compagnons, bâtisseurs 
		d'Eglises, d'Abbayes ou de Chapelles rurales qui lui ont appliqué leur 
		art en nous léguant leur œuvre avec l'aide des architectes talentueux de 
		l'époque ; car, en effet, on ne peut manquer de rester admiratif devant 
		leur haute technicité et le savoir-faire de ces bâtisseurs, ouvriers 
		hors pairs. La taille des pierres et leur ajustement est si précis que 
		la jonction des murs Nord et Est présente une arête parfaitement 
		rectiligne. |  Malgré sa forme massive le château ne manque pas 
		d'élégance grâce à la construction en gros et moyen appareil de ses 
		pierres à bossages qui, suivant les saisons et la position du soleil, 
		dessinent des ombres portées cassant l'uniformité du mur, et qui sont 
		très agréables à l'oeil, la lumière alternant avec des bandeaux ou des 
		triangles d'ombre. POPUP 
				
					
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									|  | Maçonnerie en grand appareil | F | 1e 
							salle à étage avec reste de voûte |  
									|  | Maçonnerie en petits moellons | G | Citerne |  
									| A | Chemin 
							d'accès | H | 2e 
							salle avec reste de croisée d'ogive |  
									| B | Eperon 
							oblique | I | 3e 
							salle pièce voûtée avec archère |  
									| C |  | J | Salle 
							voûtée en petits moellons avec meurtrière |  
									| D | Couloir 
							voûté plein ceintre avec meurtrière | K | Tour 
							avec fenêtre et latrine |  
									| E | Escalier à marches obliques | L | Ruine 
							de construction à deux niveaux |  |  
				
					A ces divers péages, on acquittait différentes taxes de 
		marchandises, de passage des hommes et des animaux. La taxe de 
		circulation des troupeaux était appelée droit de pulvérage (4).
						| Nous n'avons pas les dimensions de l'ouvrage mais nous sommes persuadés, 
		qu'étant donné l'harmonie des lignes et le rapport des dimensions si 
		parfaits, qu'il a été pensé et construit par des architectes ou des 
		Compagnons sur la base de l'application du nombre d'or (1). Situé au 
		milieu des gorges de la Cèze, à égale distance des châteaux de Tharaux 
		(2) et Montclus qui commandaient les deux entrées possibles de la 
		vallée, il constituait avec eux une admirable ligne de défense. De par 
		sa position stratégique il devait surveiller le passage du gué et de la 
		drailhe qui, de Méjannes allait rejoindre à Barjac le grand chemin (3) 
		menant aux Vans et aux Cévennes. Les troupeaux qui, à l'époque étaient 
		nombreux sur les plateaux de Méjannes et de Lussan, empruntaient cette 
		drailhe pour leur transhumance annuelle ; c'était plus court que de 
		suivre l'ancienne voie romaine. Il existait deux péages, un à Méjannes 
		et l'autre à Russargues ; d'ailleurs dans ce dernier hameau et à la 
		sortie, juste à la limite administrative actuelle entre les communes de 
		Barjac et de St Privât de Champclos, il y a une ancienne ferme qu'on 
		appelle le «piage» qui n'est que la déformation populaire du mot 
		«péage». | 
					
						
							|  |  
							| 2ème porte d'entrée du château avec le couloir oblique et la meurtrière 
		de la pièce du rez-de-chaussée. |  |  Le 
		château de Ferreyrolles devait avoir également une fonction de 
		surveillance des nombreux orpailleurs qui opéraient dans le lit de la 
		Cèze, car celle-ci a comme affluent la Ganière, rivière très aurifère 
		(5). Bâti sur un escarpement rocheux, dominant la rivière cévenole par 
		des à-pics de plus de 50 mètres, son emplacement exceptionnel a été 
		choisi de façon à ne présenter aux futurs assaillants, que le minimum de 
		murailles pouvant être atteintes par les boulets de pierre ou de fonte, 
		lancés par les engins balistiques de l'époque, baliste, catapulte, 
		mangonneau, etc.. Les côtés Sud, Ouest et partiellement Est par leurs 
		aplombs impressionnants, étaient pratiquement impossibles à atteindre 
		par une escaladé vertigineuse et vouée à l'échec. Cette forteresse 
		médiévale était presque imprenable ; on le verra plus loin, avec 
		l'épopée des Camisards. Le seul point faible était le côté Nord, qui 
		était légèrement dominé par la ligne de crête séparant deux talwegs (6), 
		sur laquelle serpentait le chemin menant au gué ; c'était aussi, la 
		seule possibilité d'accès au château par les deux portes qui étaient 
		percées dans ses murailles. La vulnérabilité du côté Nord fut compensée 
		par l'édification d'un mur très solide de prés de 2,50 mètres 
		d'épaisseur dont l'appareillage extérieur était constitué de pierres à 
		bossage, renforcé par un éperon oblique au tiers de sa longueur. Les 
		pierres à bossage étaient destinées à amortir l'impact des projectiles 
		sur les fortifications ; lorsque Ceux-ci atteignaient une construction 
		normale présentant une surface unie, ils finissaient par fendre puis 
		éclater les pierres. A force de «battre» au même endroit, la pierre 
		suivante subissait le même sort, jusqu'à ce qu'une brèche soit ouverte 
		dans la muraille. Il en est autrement des pierres à 
		bossage, car la force de percussion du projectile qui les atteint est 
		amoindrie par la partie saillante, et celui-ci est dévié, ne faisant 
		qu'ébrécher la saillie. 
						
							| Contrairement à ce que peuvent penser certains 
		qui s'intéressent à l'histoire de ce château, le coût de construction de 
		cet ouvrage à l'architecture si plaisante, est très élevé ; en effet, à 
		la taille normale sur cinq faces de chaque pierre, il convient d'ajouter 
		la taille sur une face de façon à laisser une partie saillante, et c'est 
		là tout le savoir-faire des tailleurs de pierres. Ce genre de 
		construction féodale des 12° et 13° siècles sera abandonnée au 14° 
		siècle, à la suite de l'apparition du canon, utilisé la première fois en 
		Europe, à la bataille de Crécy (7). L'accès actuel à l'intérieur du 
		château se fait par une ouverture percée dans la muraille en voûte plein 
		ceintre avec claveaux. Derrière cette baie, sur les côtés latéraux, on 
		remarque les trois évidements qui permettaient de loger les barres 
		consolidant la fermeture de la porte. Avant d'arriver sur le palier de 
		cette porte, on devait d'abord franchir une première porte qui était 
		percée dans une autre muraille, aujourd'hui disparue, et grimper un 
		escalier menant à la forteresse proprement dite. | 
					
						
							|  |  
							| Vue du couloir à partir de la première salle du rez-de-chaussée. |  |  Lorsque l'on franchit 
							cette ouverture, on débouche dans un couloir en 
							oblique, par rapport à la façade Nord, qui 
							desservait les pièces situées au Sud et à l'Est ; ce 
							couloir mesure environ 5 à 6 mètres de longueur sur 
							1 mètre de large. Il était également fermé côté Sud 
							par une porte dont il reste l'ouverture et également 
							les 3 évidements servant à loger les 3 barres de 
							renfort de cette porte. Sur la droite, en entrant, 
							se trouve une meurtrière qui permettait de lancer 
							des projectiles sur d'éventuels assaillants. En cas 
							de siège et si les défenses extérieures avaient 
							cédé, des défenseurs barricadaient les deux portes 
							Nord et Sud du couloir, jusqu'à ce que celles-ci 
							cèdent à leur tour. 
						 
							
								| 
				
					
						|  |  
						| Meurtrière de la pièce voûtée du rez-de-chaussée |  | Mais une fois dans le couloir les assaillants n'étaient pas au 
				bout de leur peine ; en effet il fallait qu'ils empruntent sur 
				la gauche, en entrant, un escalier très étroit, en oblique lui 
				aussi, ne permettant le passage que d'une seule personne (et 
				encore pas trop forte) ; cet escalier est construit à 
				l'intérieur du mur défensif et mène à la partie haute du 
				château. Le giron des marches est tellement faible, sans doute 
				pour ajouter à la difficulté des futurs assaillants de pénétrer 
				dans les pièces du haut, qu'on est obligé de poser le pied de 
				travers si on ne veut pas glisser. |  |  
				Dès 
		la fin de l'escalier on débouche dans une première salle au voûtement et 
		à la toiture effondrés ; sur la droite se trouve une citerne qui 
		recueillait les eaux pluviales de la toiture par un système de 
		canalisation. Malgré la proximité de la Cèze, cette citerne aurait rendu 
		les plus grands services en cas de siège du château.La première salle 
		est séparée de la suivante par une baie plein ceintre au voûtement 
		formidable et dont il ne subsiste qu'une partie latérale accolée au mur 
		Nord. Etant donné l'épaisseur de cette voûte, il nous semble que ce 
		n'était pas une simple toiture en berceau qu'elle devait supporter, nous 
		pensons soit à une volée d'escaliers permettant d'atteindre les parties 
		hautes, chemin de ronde, hourds, (8) etc.. ou à une construction 
		supérieure, genre tour, et qui devait dépasser largement du faîtage 
		actuel. La deuxième salle présente encore côté Nord, deux corbeaux (9) 
		de facture différente et qui semblent avoir été construits à des époques 
		indéterminées, ce qui laisserait supposer une modification ou des 
		réparations à la voûte de cette pièce. Une corniche court le long des 
		quatre murs, et dans l'angle Nord-Est un corbeau supporte un départ de 
		croisées d'ogives, qui a la particularité de présenter alternativement 
		les pierres d'arcade, cubiques ou nervu-rées. Le culot de ce corbeau 
		semble avoir reçu l'ébauche d'un écusson. Les voûtes et la toiture de 
		ces deux salles étant effondrées, il reste au sol une hauteur importante 
		de déblais, sans doute composés de pierres de petites dimensions, les 
		autres ayant été «emportées» pour des usages domestiques. C'est par une 
		grande baie voûtée que l'on pénètre dans la troisième salle ; celle-ci 
		est très belle, son voûtement en berceau plein ceintre intact, éclairée 
		faiblement par une magnifique meurtrière ou archère avec ébrase-ment 
		(10), percée dans le mur Est. 
						
							
								|  |  |  |  |  |  
								| L'entrée vu du couloir avec 
													les 3 évidements
 | La citerne | Vue du couloir Escalier donnant à l'étage
 | Escalier vu 
												de l'étage donnant sur le couloir
 | 1ère salle haute |  
				Là aussi on reste ébahi devant ce joyau architectural 
		; aucune pierre n'étant de la même dimension, et il a fallu les tailler 
		en dégradant pour finir par cette ouverture très étroite. Quel art ! De 
		cette meurtrière on pouvait observer discrètement une partie de la 
		vallée, et jeter éventuellement des projectiles. Les murs existants des 
		trois salles portent tous des évidements ou trous de boulins qui 
		devaient recevoir des poutres sur lesquelles étaient construits les 
		planchers. On remarque aussi des niches aménagées dans les divers 
		murs, dont l'usage précis nous échappe ; à des fins domestiques ou 
		militaires ? Le sol de la troisième salle est constitué directement par 
		le sol naturel du rocher sur lequel est bâti le château ; il devait 
		certainement y avoir un pavement à l'origine, mais il a disparu lui 
		aussi. On quitte ces trois salles en pénétrant en hauteur sur un 
		monticule, sans doute ruines de la toiture effondrée, situé dans une 
		espèce de cour, sur lequel poussent de nombreux arbres. On remarque 
		aussitôt que ce qui reste des murs Sud et Est, présente une facture de 
		construction tout à fait différente. Ces murs en petits moellons 
		irréguliers semblent être postérieurs à la construction des murs 
		appareillés en pierres à bossage, ce qui ne manque pas de nous intriguer 
		et de se poser de multiples questions. Seule une analyse scientifique 
		des mortiers nous permettrait de dater précisément ces constructions de 
		moindre qualité qui semblent avoir été édifiées par des maçons locaux, 
		contrairement à la construction romane qui a sans doute été érigée par 
		des compagnons Lombards. 
					
						
							|  |  |  |  
							| Vue sur la 2ème et 3ème salle
 | Vue sur le départ de voûte arrachée séparant les 2
 premières pièces du 
		haut.
 En face l'escalier et
 à gauche la citerne
 | Voûtement de la 1ère et de la 2ème salle
 |  
				Il semble qu'il y ait l'amorce d'un escalier 
		permettant d'atteindre la partie sommitale du château qui devait être 
		une vaste terrasse située au-dessus des voûtes, dont il subsiste encore 
		un fragment de dallage ; de fines rigoles permettaient de capter l'eau 
		de pluie et de l'acheminer à la citerne située au-dessous. Cette 
		terrasse devait être ceinturée par un mur, à hauteur d'hommes, avec 
		créneaux et merlons ; il est fort possible également qu'à l'extérieur 
		aient été aménagées des hourds. Au-dessus de cet ensemble devait 
		flotter la bannière des Seigneurs de FERREYROLES ou des de BARJAC. Il 
		est certain que de cette terrasse rien ne pouvait échapper à la 
		vigilance des guetteurs dont la vue s'étendait très loin, en aval ou en 
		amont de la Cèze. 
				
					
						|  |  |  |  |  
						| Les corbeaux de la 2ème salle haute avec la corniche
 | Voûtement avec corbeau et niches de
 la 2ème salle 
						haute
 | Corbeau à culot et croisée d'ogive avec
 pierres nervurées et
 cubiques de 
		la 2ème
 salle haute
 | Meurtrière en archere à ébrasement de
 la 3ème salle donnant
 sur l'Est.
 |  
				Il subsiste encore de nombreux vestiges, en particulier sur la droite 
		avant de pénétrer dans le château, il y a une ancienne petite tour 
		percée d'une arquebusière (11) en direction du Nord ; au-dessus, il 
		devait y en avoir une autre qui, elle, devait regarder vers le Nord-Est 
		où devait probablement se trouver la première porte d'entrée située dans 
		le rempart, en avant du château, et défendre cette porte. Sous cette 
		tour, on remarque deux départs de voûtes ; une vers l'Ouest, l'autre, 
		vers le Nord. Tout à fait au bas de la tour, il y a une petite salle à 
		la voûte plein ceintre de grande hauteur, avec deux niches dans son mur 
		Sud, dont l'utilisation nous paraît mystérieuse. On remarque également 
		deux corniches à l'Est et à l'Ouest, et une profonde gorge en haut du 
		mur Sud ; on dirait que l'usure de la pierre a été provoquée par un long 
		frottement. 
				
					
						|  |  |  |  
						| Vue sur la petite salle du dessous avec
 les 2 niches, les
 corniches et 
		la
 gorge en haut du mur.
 | Vue sur la Cèze par la 
												brèche
 dans mur Est
 | Arquebusière Tour avancée
 |  
				Cette salle était-elle la chapelle 
		seigneuriale ou bien l'église paroissiale de Ferreyroles mentionnée par 
		certains écrits ? Et, est-ce le frottement d'une corde actionnant une 
		cloche placée en haut de la tour qui a provoqué cette usure ? Sur la 
		droite de cette salle, il y a un mur assez haut dont l'appareillage 
		ressemble à celui des murs Sud, parties Est et Ouest du château. Au bas 
		de ce mur et seulement visible de l'extérieur, il y a une meurtrière ; 
		l'épaisseur des déblais provenant de la destruction de ce mur, qui nous 
		paraît être une ligne de défense, a sans doute comblé une autre salle se 
		trouvant à la hauteur de la meurtrière. On remarque dans le rocher 
		supportant le château une petite ouverture ; il s'agit de l'entrée d'un 
		couloir naturel qui traverse tout le rocher et débouche sur le flanc de 
		celui-ci côté Sud. Il y a les mêmes grottes côté Est, dont parle Mr 
		Félix MAZAURIC. Le couloir, dont nous avons parlé plus haut, débouche 
		dans une salle voûtée mais d'appareillage non soigné ; il y a aussi dans 
		le mur de droite et presque au ras du sol une autre meurtrière. Cette 
		salle devait être fermée au Sud par un mur, aujourd'hui disparu, mais 
		d'où on découvre un très beau panorama sur la Cèze. A la droite et au 
		fond de la salle, il y a une autre construction en opus incertum (12), 
		genre de tours à 1 ou 2 étages. Au fond et à droite de cette tour et à 
		la hauteur d'un premier plancher (qu'il devait y avoir) on remarque une 
		cavité ; il s'agit tout simplement des latrines. Des vestiges actuels 
		et compte-tenu des démolitions effectuées par les habitants de la 
		région, on peut dire que le château devait être beaucoup plus important 
		que ce qu'il ne paraît. Des écrits corroborent cette supposition, en 
		particulier, les résultats de l'enquête effectuée le 22 Juillet 1322 par 
		le Commissaire Jean BON, désigné par le Sénéchal de Beaucaire, à la 
		suite des lettres patentes datées du 5 Avril 1321 du Roi Charles le Bel, 
		demandant de procéder à la vérification des domaines royaux cédés par 
		son père à Guilhaume de NOGARET et Guilhaume de PLAISIAN : « A ouï 
		Imbert de la Calmette, damoiseau (13) qui a été baille du château de 
		Ferreiroles et son tènement, député par le Viguier (14) d'Uzès pendant 5 
		années et qui dépose que le Roy a haute justice sur 62 feux. Dit que le 
		Roy n'avait point de château aussi bon dans la viguerie d'Uzès, que pour 
		400 livres, il ne pourrait sans faire un pareil. Que le Roy à le droit 
		de chasse, la tête du sanglier, le quartier gauche du cerf, la pêche, et 
		le droit d'amasser de l'or dans la rivière de Cèze...» Si nous pouvons 
		comprendre les agissements des hommes au cours des 2 derniers siècles 
		motivés par des raisons économiques difficiles qui les ont conduit à se 
		servir, sans bourse déliée, et excuser leur comportement dû à 
		l'ignorance totale de la valeur historique et architecturale de ce 
		monument, il en est autrement aujourd'hui. En effet, il est difficile 
		d'admettre à notre époque, alors que les moyens de sensibilisation à la 
		sauvegarde de notre patrimoine ne manquent pas, le comportement de 
		milliers de ces « touristes » qui, chaque année, contribuent à la 
		détérioration de l'ouvrage, en grimpant partout et laissant sur les 
		pierres la trace de leur passage par ces horribles graffitis, lorsqu'ils 
		ne les descellent pas ! Nous avons tenté, hélas, sans succès de faire 
		comprendre qu'il était urgent de faire quelque chose pour arrêter ce 
		massacre et en entreprendre une restauration. 
							
								|  |  |  
								| 
				
					
						| Vue par contre-bas côté ouest. On distingue bien la différence 
		d'appareillage et la tour venant en flanquement. On distingue très bien 
		la meurtrière du couloir. |  |  | Car Nous, nous considérons que nous sommes 
		plus dépositaires que propriétaires du Patrimoine acheté ou hérité de 
		nos anciens, et que nous avons le devoir sacré de le protéger et de le 
		transmettre intact aux générations suivantes. Le jour où les hommes 
		plutôt que de thésauriser auront compris cela, un grand pas sera fait. Pour terminer ce chapitre sur le château, je voudrais citer quelques 
		phrases du grand historien régional qu'est Pierre CLEMENT, dans la 
		conclusion de son magnifique ouvrage sur les "Eglises Romanes oubliées 
		du bas Languedoc" : |  
						
							
								| "Malgré leur bonne volonté, 
								les services chargés de faire appliquer la 
								législation sur les monuments historiques, ne 
								disposent d'aucun moyen de coercition. 
								L'impuissance de la Direction du Patrimoine 
								s'est même accrue depuis la mise en place de 
								l'Inventaire Général né sous le règne culturel 
								d'André MALRAUX... L'inculture artistique des 
								décideurs n'est un secret pour personne. Dans la 
								majorité des cas, le classement d'un monument 
								est considéré comme une calamité pour les élus 
								locaux..." Souhaitons une prise de conscience collective 
								afin de sauver nos divers patrimoines, avant qu'il ne soit trop tard.
 | 
				
					
						|  | Vue prise de 
												l'intérieur côté sud en 
												regardant le Nord. On remarque au 
																premier plan un 
																mur qui semble 
																avoir été le 
																limon des 
																escaliers 
																montant à la 
																partie 
																supérieure du 
																château, et une 
																niche. On remarque 
																l'arche plein 
												cintre de la 
																2ème salle, les 
																2 corbeaux et la 
																corniche, ainsi 
																que la partie de 
																l'ogive. |  |  Notes
				
					
						| 1 | qui correspond à 
				une proportion esthétique, que l'on obtient par la formule (1 + 
				racine de 5)/2 =1,618 environ |  
						| 2 | Il ne subsiste 
					plus qu'un pan de mur qui a été restauré par la mairie. |  
						| 3 | P. A. 
						CLEMENT « Les chemins à travers les âges ». |  
						| 4 | du 
							latin pulvis, pulveris signifiant poussière, en 
							raison de la poussière soulevée par les troupeaux. |  
						| 5 | C'est dans cette rivière qu'ont été trouvées les 
								plu grosses pépites d'or. |  
						| 6 | Il y eut également une mine d'or, et le 
									permis de recherche dit d'Abeau attribué il 
									y a quelques années à une société, a 
									déclenché le rejet de la population, 
									craignant diverses pollutions. |  
						| 7 | Combes du Duc et du Château. |  
						| 8 | Le 26 Août 1346par Edouard III, Roi 
											d'Angleterre. |  
						| 9 | Galerie de bois établie au 
												milieu des crénaux pour battre 
												le pied des murailles du 
												château. |  
						| 10 | Pièce de bois métallique ou 
													pierre en saillie destinée à 
													supporter une poutre, au 
													tout autre charge. |  
						| 10 | Ouverture par laquelle 
														on tirait avec un arc ou 
														une arbalète. |  
						| 11 | Ce qui laisserait 
															supposer que cette 
															construction est 
															postérieure à 
															l'édification du 
															château. |  
						| 12 | Appareillage de 
																blocs de pierre 
																d'importance et 
																déforme 
																irrégulière. |  
						| 13 | Jeune 
																	gentilhomme 
																	qui n'était 
																	pas encore 
																	armé 
																	chevalier. |  
						| 14 | En 
																		occitanie, 
																		juge qui 
																		rendait 
																		la 
																		justice 
																		au nom 
																		du Comte 
																		ou du 
																		Roi. |  |